De nombreuses actions supposées réduire les risques psychosociaux et améliorer la santé au travail reposent su la recherche d’une meilleure adaptation des travailleurs à leur travail, sans que ce travail change. Or, s’il est exact que les facteurs individuels entrent en ligne de compte dans la santé au travail, agir sur les individus est plus souvent d’une efficacité limitée et soulève de redoutable problèmes éthiques.
LE TRAVAIL DOIT ÊTRE ADAPTÉ À CELUI QUI LE FAIT
Les travailleurs réels ne sont pas le travailleur « moyen ». Ils n’ont pas tous la taille intermédiaire, certains sont grands, d’autres petits. Or l’installation qui convient aux grands ne convient pas aux petites et vice versa. À travers notre intervention, nous souhaitons montrer que, même au sein des organisations tayloriennes, l’activité réelle des travailleurs ne correspond pas aux prescriptions de l’organisation. Le travailleur établit un compromis entre les exigences de la tâche et la préservation de sa santé à l’aide de ses propres ressources et celles de son environnement (technique, organisationnel, social). Si les ressources sont insuffisantes pour élaborer un compromis satisfaisant, il y a risque. La variété des individus est au cœur de cette problématique : les ressources des uns ne sont pas celles des autres et ce qui fait la santé des uns n’est pas forcément ce que fait la santé des autres.